Ecrits à l'œuvre #7

Créer pour qui, pour quoi?

Créer pour soi, c'est un monologue. Une manière de parole in petto. Un grommellement, un borborygme. Comme on râle, on bougonne, on fredonne ou on s'emporte. Il n'y a pas de destinataire. C'est un circuit fermé, du cerveau à la main, de la main aux yeux, et ainsi de suite. Une eau sans cesse recyclée. Il n'y a pas d'apport extérieur non plus, pas d'eau fraîche au moulin, pas de poissons attirés par les tourbillons de l'oxygène, pas de barrage, pas de saut, pas de lac. Personne qui s'y baigne non plus, personne pour trouver l'eau douce ou trop fraîche. Pas d'échange. 
On ne crée du neuf que s'il y a adresse, alors le borborygme peut se hisser au stade de parole.






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